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la voie juste

9 novembre 2009

LA VOIE DES ARTS MARTIAUX

A PROPOS DES TECHNIQUES D INTERVENTION PROFESSIONNELLES ET DE LA PRATIQUE DES ARTS MARTIAUX

HUMILITE – PATIENCE

« Je suis élève à vie de la Vie elle-même » - Jean Marc Lanave  

La plupart des instructeurs d’arts martiaux n’ont jamais été réellement engagé dans des situations où leur intégrité physique est menacée et transmettent seulement des « techniques » propres à leur style (souvent rigide). Si certains se targuent d’être champion de ceci ou de cela, d’être instructeurs en ignorant certains fondamentaux, sans avoir eu une expérience de terrain, cela n’est aucunement blâmable, mais il est préférable d’avoir été mis à l’épreuve plusieurs fois avant de transmettre telle ou telle technique de défense. De nos jours, des jeunes gens n’hésitent pas après quelques années d’entraînement de donner des cours en pensant avoir atteint un bon niveau alors que la ceinture noire ne reflète (en principe) qu’une certaine maîtrise des bases. Peu d'instructeurs d'arts martiaux peuvent prétendre posséder une réelle expérience en matière de défense Personnelle. S’entraîner avec ses amis dans une salle de sport c’est très bien, cela est plutôt bon pour la santé mais si on pense pouvoir se défendre avec quelques techniques contre l’assaut Imprévisible d’une personne décidée à en découdre, mieux vaut avoir de très bons réflexes.  Je regrette encore aujourd’hui (2009) que l’Etat n’ oriente pas davantage le cursus de ses « agents » en direction d’une formation sérieuse pour tous, basée avant tout sur la défense personnelle avec des techniques éprouvées (cas concrets, mises en situations, …) par des gens d’expérience et non issus d’écoles et pourvus de connaissances très limitées. Le monde change et les échanges s’accélèrent, autrefois les techniques de combat à mains nues étaient réservées à certains militaires et dans les salles d’arts martiaux, l’impétrant répétait inlassablement quelques techniques parfois des années. Aujourd’hui, le quidam peut accéder aux techniques « supérieures » et les montrer à quelques inconnus qui, eux-mêmes les transmettront à leur tour. D’ici quelques années, il ne faudra pas être surpris d’apprendre que des policiers ou gendarmes en service soient grièvement blessés sans avoir pu se défendre efficacement. Cela est une prévision inéluctable. Cette parenthèse étant faite (il fallait la dire) j’ose espérer que les choses évoluent un jour et cela est possible…N’a-t-il pas été dit que ce qui est difficile à faire demande un mois, quelques fois des années et que ce qui est impossible demande simplement un peu plus de temps ? Il ne faut donc pas désespérer.

Mon histoire :

Dès 1977, je m’intéresse de près aux méthodes Asiatiques de Défense et de Combat, à cette époque, seuls le Ju Do, le Kara Té et l’Aïkido figurent à la Une de quelques rares journaux spécialisés. La pratique des arts martiaux me permettra tout au long de ma carrière d’agir beaucoup plus sereinement à l’occasion de nombreuses interventions toutes aussi insolites que dangereuses parfois. C’est donc dans ma ville natale, à Bayonne, que je commence les arts martiaux, ensuite, à l’issue d’un service militaire éprouvant, je pars à BERLIN en tant qu’élève gendarme.

En 1980, j’intègre la Garde Républicaine à PARIS, où je pense pouvoir me perfectionner dans cette pratique, mais je ne pourrai accéder à la formation de moniteur en self défense car je ne pratique pas le Ju Do. A cette époque, cet art martial est La référence. A partir de cette année là, je participe à la sécurité du palais de l’Elysée, je me trouve cantonné dans une salle de garde. Image bien fragile de la conception de la sécurité (le devoir de réserve m’oblige à ne pas en divulguer plus). A cette époque, je pratique le Kara Té chez maître Henri PLEE (une référence), mais en 1981, victime d’un grave accident, je cesse toute activité physique durant une année. Après m’être exercé au Ju Do, je m’initie au Tae Kwon Do (que je pratique encore). En 1987, je découvre l’existence du Hapkido, discipline Coréenne très complète. Un ami de longue date, Philippe PINERD (grand expert français) qui séjourna en Corée du Sud, va s’initier à cet art très efficace et parviendra à un haut niveau.

Aux prémices de ma carrière professionnelle, je me rends compte, au contact des professionnels (gendarmerie, police, armée) qu'il existe un fossé entre l'existence des méthodes enseignées par les arts martiaux et l’entraînement tel qu'il est dispensé dans les écoles ou lors de stages. Au fil des années, certaines personnes ont décidé d’élaborer un « programme » qui, paradoxalement n’est pas le même en Police ou dans la gendarmerie, hors, les besoins sont les mêmes face aux situations de « Terrain ». Aujourd’hui, Systèmes et Méthodes, se succèdent donc, se confrontent même, mais il n’existe aucun Protocole sérieux quant aux techniques préconisées. J’ai entendu de la bouche de « professionnels » il faut pratiquer ceci ou cela, c’est le Top, c’est Réaliste, c’est le Nec plus Ultra…etc. Cette chanson je l’entends depuis les années 1990 environ, depuis que des personnes se sont auto proclamées Experts dans telle ou telle Méthode (là encore il faut rester serein, et dire : cherches et tu trouveras).  Dès 1981, je décide suivre mon propre chemin dans la pratique des BU DO car les techniques enseignées à l’époque sont insignifiantes au regard des nécessités du service (problématique qui ne cesse de grandir). A cette époque, Léon Zitrone, grand commentateur au journal télévisé expliquera à l’occasion d’un défilé sur les Champs Elysées à PARIS, que la Garde Républicaine dispose d’une section « commando » qui pratique régulièrement le combat à main nue, j’en faisais partie et je peux dire aujourd’hui qu’il s’agissait d’une allégation qu’il faut regarder d’un œil complaisant.

De 1984 à 1988, je suis amené à travailler en zone frontière dans un contexte de lutte anti terroriste, cette expérience nouvelle va m’amener à intégrer de nouveaux réflexes quant à la sécurité personnelle et la prise en compte de mon environnement. Tout en restant dans mon domaine de travail (brigade territoriale) j’ai travaillé trois années à rechercher le Renseignement et étudier les méthodes d’enlèvement de personnalités, les techniques utilisées pour cacher armes, explosifs, documents, repérer dans la nature ou dans une maison les dites caches. J’ai également appris d’autres choses que le devoir de réserve ne me permet pas d’évoquer ici.  Je peux dire que le contre terrorisme fut la partie la plus intéressante de mon histoire professionnelle.

En vertu de convictions personnelles, en 1989, je décide de rester définitivement sur le terrain et par simple curiosité, en 1994, j’accepte (sur la proposition de ma hiérarchie) de me rendre à MELUN pour y suivre un stage de self défense où, en 5 Jours l’Institution devait nous former au self défense. J’ai suivi cette « formation » enseignée aux officiers dont le contenu laisserait perplexe n’importe quel expert. (sans commentaire donc…, la Sagesse me dicte de rester silencieux)

Mes missions à PARIS, mes séjours au Liban, au Tchad et en Haïti  termineront de conforter en moi l’idée selon laquelle la maîtrise de l’esprit et l’expérience sont Primordiales ….. Fort de mon expérience de terrain (interpellations parfois à risque) je peux dire que l’action physique et que le nombre des intervenants n’est pas toujours la meilleure réponse à une situation de conflit. Pour ce qui concerne mon parcours « Martial », de 1997 à 1999 je vais parfaire mes connaissances techniques (stratégie, neutralisation) avec deux maîtres coréens qui complèteront un long apprentissage qui débuta en 1981 avec le maître coréen Kim Yong Ho. Aujourd’hui, nous savons que la Sécurité de tous est en jeu, que des « commerçants » s’intéressent désormais à ce marché en n’hésitant pas à Vendre des matériels tels le bâton télescopique ou le fameux « Taser ». Là encore, il ne semble pas y avoir eu d’action concertée et l’absence de l’avis d’experts en arts martiaux paraît évident. 

« Se connaître et connaître l’autre » deviendra mon credo à partir de 1986 (seule l’expérience est bonne conseillère). Les cas concrets, je connais (menaces avec armes à feu, tirs de fusil, forcenés, agressions physiques). J’ai même manqué d’être « pulvérisé » dans une explosion que j’ai pu éviter grâce à des actes réflexes qui demandaient sang froid et vivacité d’esprit. (Les risques ne sont pas toujours là où on les attends), ils sont très souvent Imprévisibles et c’est à nous de nous y préparer. Lorsqu’on revêt un uniforme pour des missions de « Terrain », on se place dès lors au service de tous, il faut Etre prêt, prêt à faire face aux situations les plus imprévisibles. Pour ce faire, il faut avoir confiance en soi même, cette confiance en soi s’acquiert en apprenant à être attentif, en ouvrant les yeux et en étant réactif. Un homme bien entraîné, bien préparé mentalement en vaut dix sur le terrain et cela reste une Vérité Incontestable. Aujourd’hui, je continue à gravir la montagne et il me semble être à mi chemin, (car ce que nous avons appris a beau être important, il reste toujours à apprendre plus que nous savons). PATIENCE donc. L’esprit des arts martiaux est une invitation à mettre en pratique, dans la méthode de son choix, des préceptes simples et des techniques efficaces transmises par les anciens. Le BU DO n’est pas synonyme d’opposition mais plutôt de compréhension, de bienveillance et de savoir. L’un des secrets du BU DO est de poursuivre ses efforts avec la plus grande attention, c'est-à-dire tenter de parvenir à contrôler ses émotions, ses pensées et s’éloigner des écueils tels la colère, la médisance, l’hypocrisie et la paresse.

L’homme en colère sera convaincu par la douceur, le méchant par la bonté, l’avare par la générosité, le menteur par la Vérité. (Sagesse Indoue)

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